Published on 26 février, 2014
0Vive opposition et contact : promouvoir nos professions (1977)
Extrait des Archives d’OAC : Une série rétrospective répartie sur toute l’année
Publication : Hear Here, vol. VI, no 9
Date de parution originale : décembre 1977
Auteur : Donald C. Hood
Introduction par : Sharon Halldorson, O(C), et Maureen Penko, O(C)
Donald C. Hood a été président de la Canadian Speech and Hearing Association en 1977 (la CSHA était le nom qu’a porté Orthophonie et Audiologie Canada jusqu’en 1985). Dans ce « commentaire du président » extrait du bulletin de la CSHA Hear Here, M. Hood livre un message enthousiaste et passionné qui résonne toujours auprès de nos professions aujourd’hui. Il discute des notions de « vive opposition » (y compris la « veste pare-éclats », qui absorbe la rétroaction et les critiques constructives que l’association reçoit de la membriété) et de « contact » (l’idée de joindre nos membres, les autres professions et le gouvernement pour mieux les sensibiliser et célébrer l’orthophonie et l’audiologie au Canada). M. Hood utilise les termes « stimulante » et « grisante » pour décrire la capacité de la CSHA de « [s’attarder] au nœud du problème » et de s’y attaquer de plein fouet. En 2014, nous pouvons affirmer fièrement que les aspirations de M. Hood et de ses collègues sont bien vivantes et en plein essor : Orthophonie et Audiologie Canada continue de collaborer avec les membres, les autres professions et le gouvernement.
Commentaire du président
S’attarder au nœud du problème
Il devient de plus en plus difficile chez une organisation en plein essor comme la nôtre d’obtenir une impression basiste et une émotion de notre image en tant que professions importantes et en mutation. En parlant à mes collègues à l’échelle du pays, je perçois un courant de fond qui stimule ce qui se produit aux niveaux provincial et national dans nos professions, mais je ne sais pas si le reste de la membriété partage la même impression. Peut-être pourrais-je, en discutant de deux facteurs de mon modus operandi ou mode de fonctionnement, vous aider à vous joindre au défilé auquel participent l’orthophonie et l’audiologie. J’appellerai ces deux facteurs la VIVE OPPOSITION ET LE CONTACT.
VIVE OPPOSITION [n. vive critique; (fig.) barrage de critiques; — veste pare-éclats : veste de protection faite de tissu résistant et renforcé par du métal.] *La Canadian Speech and Hearing Association a subi de plus en plus une vive opposition au cours des deux ou trois années depuis la tentative de l’Association d’accomplir autre chose que de se rassembler. Sous son jour positif, comme je le perçois dans les faits, le barrage est vraiment plus un filet à ce moment-ci, une rétroaction d’au moins une portion de la membriété : en partie caustique, mais en grande partie constructive. Certaines des vives oppositions ont transpiré des numéros de Hear Here sous forme de lettres que nous avons reçues. Le point que j’essaie de faire valoir ici n’est pas de savoir si la vive opposition était justifiée ou pas, mais plutôt s’il y avait présence d’une vive opposition en soi. Je suis très stimulé par ce phénomène et vous devriez l’être aussi étant donné qu’au moins quelque chose s’est produit pour inciter certains membres à s’arrêter et à se demander « Minute, que se passe-t-il ici? ». C’est exactement ce que j’abordais dans mon commentaire du numéro de juillet 1977 de Hear Here. L’astuce derrière une bonne utilisation de la vive opposition est de se munir d’une veste pare-éclats pleine de trous. Les trous laissent passer les critiques constructives et justifiées, et la veste intouchée par la vive opposition non-constructive et mordante rebondit. Parfois, le comité de direction impose une question dans l’espoir d’obtenir une vive opposition; et, parfois, nous l’obtenons de manière plutôt non intentionnelle. Peu importe l’éventualité, nos vestes pare-éclats ont de grands trous pour laisser passer la plus vive opposition possible. En acceptant les critiques et en y réagissant, nous nous transformons et nous prenons de la vigueur en tant qu’association et en tant que professionnels.
CONTACT [n., état ou condition lié au toucher…. 3. V.t. entrer en contact avec (une personne); amorcer une correspondance ou des échanges personnels avec (elle).] *Je crois que vous aurez remarqué l’effort consenti par l’association au cours de la dernière année et demie pour joindre les groupes professionnels et non professionnels afin d’établir une liaison et un contact, de faire savoir aux autres qui nous sommes et ce que nous faisons (même si nous ne nous sommes toujours pas penchés sur ces questions). Peut-être que la liaison la plus actuelle créera un sentiment de fierté quant à la situation de nos professions et à la voie à emprunter.
Le 17 novembre 1977, Mike Webster, le vice-président et moi avons rencontré un représentant de l’Association médicale canadienne à Ottawa pour discuter de l’établissement d’une liaison entre nos associations. Nous avons reçu un accueil chaleureux et estimons que cette liaison permettra de bien sensibiliser les autres groupes professionnels à propos de l’orthophonie et de l’audiologie. Nous avons lancé l’idée de nous asseoir avec la profession médicale qui relève maintenant de l’AMC pour discuter du lien entre nos professions et cette profession. En abordant de plein fouet cette question, nous pourrions éviter de nombreux problèmes et d’amertume émanant des États-Unis d’Amérique entre ces deux groupes. Cela semble stimulant? C’est nous attarder au nœud du problème.
Le 18 novembre, Mike, Elaine Pressman et moi avons rencontré la Direction des normes de santé du ministère de la Santé nationale et du Bien-être social à Ottawa pour la toute première rencontre officielle entre la CSHA et le gouvernement fédérral. Même le Dr Robertson de la Direction des normes de santé a qualifié la rencontre d’« occasion historique ». L’objectif de la rencontre était de mettre sur pied un comité chargé de concevoir les normes d’exercice clinique dans nos professions et de rédiger le cadre de référence de ce comité. Vous avez lu dans Hear Here un article sur ce contact et nous vous tiendrons au courant de l’évolution du dossier. Ce que je souhaite vous faire savoir ici c’est que l’attitude qui prévalait lors de cette rencontre en était une d’affabilité et de coopération intégrale. Le gouvernement fédéral n’établira pas les normes, nous nous en chargerons, avec l’argent du fédéral et ses conseils sur comment concevoir une norme. Nous trois qui avons participé à la rencontre étions très stimulés à propos du contact et du potentiel de croissance que ce contact et que les autres qui suivront pourraient revêtir pour notre profession. Toujours ce mot : stimulé. Sans doute grisant convient davantage, vu que nous percevons la CSHA comme s’attardant au nœud du problème, dans ce cas-ci en définissant ce que nous faisons, en regardant la réalité en face et en adoptant la stratégie optimale pour résoudre la question.
J’espère sincèrement que mes commentaires vous aideront à dégager une impression de ce qui se passe. À mon avis, la vive opposition et le contact, et la façon dont je les aborde ici, peuvent seulement nous aider à croître et peuvent nous permettre d’être fiers de nous-mêmes et stimulés de faire partie de cette croissance.
À propos de la série rétrospective :
Pour souligner le 50e anniversaire d’OAC, nous republierons des articles des premiers bulletins et magazines d’OAC tout au long de 2014. Nous republierons les articles dans leur version intégrale, sans en retoucher ni le style ni la grammaire. Sharon Halldorson, O(C), Maureen Penko, O(C), Andrea Richardson-Lipon, AuD, Aud(C), et Jessica Bedford, directrice des communications et du marketing chez OAC, sont les rédactrices en chef de cette série rétrospective répartie sur toute l’année.