Regard sur la profession : série d’articles dans Communiqué – La vie d’une aide en santé de la communication

Afin de souligner le travail de nos membres et associés, nous lançons notre série d’articles publiée dans Communiqué et intitulée Regard sur la profession. Nous avons invité plusieurs membres et associés d’OAC à nous faire part de leur expérience afin de mieux faire connaître l’importance des professions en santé de la communication.
Pour le volet aides en santé de la communication, nous nous sommes entretenus avec Nicola McCulloch. L’entrevue porte sur le rôle de Nicola en tant qu’aide en santé de la communication, ses inspirations et son expérience en milieu scolaire.
Lisez, ci-dessous, cette entrevue avec Nicola!
Question 1 : Pouvez-vous nous donner quelques détails sur votre milieu de travail et votre rôle d’aide en santé de la communication?
Je travaille pour le district scolaire 33 de Chilliwack, en Colombie-Britannique. Je travaille auprès d’élèves allant de la maternelle à la cinquième année. Je fournis des traitements d’orthophonie, généralement à une personne à la fois ou en petits groupes. Je réalise du dépistage auditif et du dépistage linguistique, ainsi que d’autres tâches connexes, ce qui constitue la majeure partie de mon travail. Je prépare également du matériel pour moi-même et pour les orthophonistes avec lesquels je travaille. Je fais aussi un peu de travail de bureau et de la saisie de données.
Question 2 : Qu’est-ce qui vous a amenée à devenir aide en santé de la communication?
C’est surtout à cause de ce que j’ai vécu avec mon propre fils. Quand il était en quatrième année, nous l’avons inscrit à un programme intensif de fluidité verbale de deux semaines auquel les parents devaient participer. J’ai ainsi pu assister à toutes les séances de groupe et j’ai été très intriguée par tous les progrès réalisés par certains élèves. Il s’agissait d’un programme sur la fluidité, mais j’étais déjà familière avec les problèmes de langage à ce moment-là.
Au secondaire, j’avais l’occasion de faire de l’observation en milieu de travail et, en dixième année, j’ai choisi d’observer une orthophoniste. J’avais donc déjà repéré cette profession comme choix possible de ce que je voulais faire quelques années plus tard. Mon premier choix d’études postsecondaires n’était pas vraiment réalisable, je me suis alors tournée vers le programme d’aide en santé de la communication. C’était quelque chose que je pouvais faire grâce à la formation à distance, ce qui était important pour moi puisque j’avais des enfants à la maison. Le programme m’intéressait déjà, mais cela a été un facteur déterminant pour moi.
Question 3 : Qu’aimez-vous le plus de votre profession d’aide en santé de la communication?
Certainement de travailler auprès des enfants. La préparation du matériel est la partie nécessaire au travail, mais c’est nettement le travail individuel avec les élèves et le fait de pouvoir créer des liens avec eux que j’aime le plus.
Un autre point que j’adore est qu’il survient presque toujours quelque chose de nouveau et d’intéressant. Parfois, on me présente des élèves qui ont diverses erreurs à corriger. Chaque trimestre, j’ai aussi tendance à faire de petites choses que je n’ai pas encore touchées, alors je dois faire un peu de recherche pour trouver du nouveau matériel. Cela dit, j’aime aussi faire des choses que j’ai déjà faites. C’est bien quand certaines de mes stratégies éprouvées fonctionnent aussi pour les élèves.
Dans l’ensemble, je dois dire que ce que je préfère c’est de travailler individuellement avec les élèves et d’établir des liens avec eux, puis de les voir progresser. Il y a parfois des enfants qui ne semblent pas comprendre ou d’autres avec qui c’était très difficile au début, mais qui, après un trimestre de 12 semaines, on fait d’énormes progrès. C’est agréable de les voir retourner dans leur classe, mieux compris par leurs pairs et leurs enseignants. C’est vraiment cela qui donne le goût de continuer en tant qu’aide en santé de la communication.
Question 4 : Quel est le problème que vous voyez le plus souvent dans votre quotidien?
Ce qui revient le plus souvent ce sont les troubles de l’articulation ou de la parole et du son. Viennent ensuite les troubles du langage. Nous nous occupons de toutes sortes de choses en lien avec le langage, allant de la grammaire au vocabulaire. Nous avons de plus en plus d’élèves qui ont des problèmes phonologiques, ce qui s’inscrit dans les troubles de la parole et du son. Avec les petits de la maternelle, nous travaillons beaucoup le vocabulaire, les prépositions et d’autres concepts de base. Souvent, nous devons aussi travailler auprès d’élèves autistes ou qui présentent d’autres retards de développement. Avec eux, nos principaux objectifs demeurent généralement axés sur le traitement des sons et de la parole et sur le langage.
Question 5 : Si vous deviez choisir un seul point à retenir pour que le public comprenne l’importance de la santé de la communication, qu’est-ce que ce serait?
Lorsqu’on a un enfant qui souffre d’un trouble de la parole, on se fait souvent dire par les professionnels « qu’il ne faut pas s’en faire, que ça va passer ». C’est souvent ce qu’on entend, surtout lorsque les enfants sont très jeunes.
Cela dit, ce que je voudrais qu’on retienne c’est qu’il ne faut pas attendre pour chercher à obtenir un traitement en pensant qu’un enfant va finir par surmonter un trouble de la communication. Cela ne sert à rien de laisser un enfant passer des années à se sentir frustré ou incompris ou même à subir de l’intimidation lorsqu’il existe un traitement.
Je le vois! Je vois des gens qui décident simplement d’attendre. Je le vois même chez des élèves plus âgés. J’en ai eu l’expérience avec ma fille. Elle participait à un voyage de groupe et elle m’a dit ceci : « Ce garçon parle encore comme un bébé. ». Il s’agissait d’un élève de neuvième année. Je l’ai regardée et j’ai répondu : « Ce garçon n’est pas capable de prononcer ses L ou ses R correctement, c’est pour ça qu’il parle comme un bébé. » C’est quelque chose qu’on peut travailler et, dans la plupart des cas, ce n’est pas très difficile. Il faut juste s’exercer, tout comme pour n’importe quelle nouvelle compétence.