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Published on 9 août, 2013

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Quatrième Cours international sur la dysphagie oropharyngienne

Par Judy Schmidbauer, M. A., O(C), CCC-SLP, Représentante de la Nouvelle-Écosse au conseil d’administration d’OAC
 
Le présent article a été republié à partir du numéro d’été 2013 du Communiqué.
 
Remarque : Le présent article a été publié à l’origine lorsque Orthophonie et Audiologie Canada (OAC) portait la dénomination sociale « Association canadienne des orthophonistes et audiologistes (ACOA) ».

« Établir des liens pour influer sur la gestion de la dysphagie »

L’ACOA a été invitée à participer au Quatrième Cours international sur la dysphagie oropharyngienne – « Connecting to Impact Dysphagia Management » et j’ai été ravie d’avoir la possibilité d’y représenter l’ACOA. J’admets que je me suis inscrite au cours avec anticipation… 29 conférenciers issus de cinq continents, dont des orthophonistes, des médecins, des diététistes, des infirmières, un ergothérapeute et un sociologue. Une perspective globale venant d’une multitude de disciplines.

À la fin des deux jours, j’ai été confrontée à tout un lot d’émotions : submergée par l’étendue, la qualité et la profondeur des exposés, stimulée par l’information pouvant convenir à un cadre clinique, inspirée par un patient qui a refusé d’abandonner sa lutte et par les cliniciens de première ligne qui intègrent la recherche à leurs pratiques quotidiennes.

Compte tenu des restrictions quant à la longueur du présent article, je ne peux commencer à y résumer tous les exposés auxquels j’ai assisté. Je me limiterai, toutefois, à mentionner deux présentations qui, selon moi, à titre d’humble clinicienne, se sont démarqués — les deux étaient des projets de recherche clinique, effectués sous l’encadrement d’une chercheure chevronnée (Catriona Steele, O(C)).

Blogue de Roger Ebert, Chicago Sun Times, 07.06.10 :

«  N’est-il pas triste de ne pas pouvoir manger ou boire?… Ce qui me manque le plus, c’est la vie en société. Le dîner et le souper sont les deux occasions au cours desquelles nous rencontrons le plus facilement amis et parents. Elles constituent l’outil premier qui nous permet de faire l’expérience de lieux éloignés de chez-nous. L’endroit où nous nous asseyons pour voir passer le défilé. La façon d’apprendre des choses indirectement sur les autres cultures. Le moment où nous nous payons du bon temps ensemble. Les repas sont la période au cours de laquelle nous effectuons plusieurs de nos échanges verbaux – sans doute la plupart de nos échanges récréatifs. C’est ce qui me manque le plus. »

Avec l’aide d’une bourse de recherche de l’ACOA, Stephen Fraser, un orthophoniste de Hamilton (Ontario), a étudié l’effet de la posture de la flexion antérieure (chin tuck) sur les taux d’aspiration et de pénétration chez deux populations d’adultes (ceux ayant subi un AVC et ceux qui sont suivis en médecine interne générale) pour les produits de faible viscosité administrés à la cuiller et à la tasse. Les résultats vous étonneront. Lisez à ce sujet ici.

Caren Carlaw, O(C) de Vancouver (C.-B.), a discuté du protocole d’eau libre élaboré à son centre de réadaptation, qui a non seulement amélioré l’apport en liquides chez les sujets expérimentaux mais également rehaussé les pointages obtenus par les sujets aux critères de la peur et des symptômes signalés dans le questionnaire SWAL-QOL. Son étude se trouve ici.

L’exposé qui a exercé le plus grand effet sur moi a été présenté par une patiente âgée de 39 ans qui avait subi une profonde dysphagie par suite d’une lésion cérébrale. Alors qu’elle racontait son parcours du début — « Tout ce que je voulais c’était une gorgée d’eau. C’était invivable. » — à la fin, où elle a pu gérer ses sécrétions et manger un repas à son restaurant préféré, je n’ai pu m’empêcher de m’émerveiller de son niveau de persistance, de son travail acharné et de tout le soutien qui ont rendu sa guérison possible. Grâce à 2,5 années de soins aigus, de rééducation et de traitement en externe et d’une programmation à domicile, elle et ses cliniciens ont atteint leurs objectifs.

Plusieurs défis m’ont apparu évidents à l’issue des rencontres. J’aimerais les partager avec vous :

  • À l’intention des cliniciens : nous ne devons pas que préciser les besoins d’aspiration et de pénétration, mais bien déterminer et traiter les causes sous-jacentes. Nos buts doivent être axés sur le patient et notre intention doit être de préserver la meilleure qualité de vie possible.
  • À l’intention des chercheurs : plus de recherche documentée est requise, une recherche qui fasse le pont entre le monde pratique et l’application clinique quotidienne.
  • À l’intention des universitaires : la formation en matière de dysphagie doit être normalisée, les compétences clés devant y être précisées.
  • À l’intention des étudiants et des cliniciens : une recherche documentée est requise. Trouvez un mentor. La recherche peut être effectuée dans vos environnements cliniques. Continuez à apprendre. Assistez aux colloques de recherche sur la dysphagie. Abonnez-vous à la revue Dysphagia. Maintenez à jour vos pratiques.
  • À tous les membres de l’équipe : collaborez, collaborez et collaborez encore. Tout comme la dysphagie est un problème mondial qui recoupe les aspects social, économique, physique et psychologique de la vie de nos patients, notre travail doit transcender les disciplines pour réaliser une qualité de vie optimale chez ces patients.

Judy Schmidbauer_portrait

Judy Schmidbauer, M. A., O(C), CCC-SLP
Représentante de la Nouvelle-Écosse au conseil d’administration d’OAC
ns@sac-oac.ca




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