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Published on 9 août, 2022

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Clientèles multilingues :
point de vue clinique des orthophonistes pédiatriques et futurs domaines de recherche

Le 1er avril 2022, le Bilingual and Multilingual Development Lab (BAM!) du département d’orthophonie de l’Université de Toronto a tenu son troisième atelier annuel intitulé Multilingual Caseloads : Clinical Perspectives from Pediatric SLPs. Cet atelier fait partie d’une série portant sur le développement du langage chez les polyglottes.

L’événement était organisé par Kai Ian Leung, une étudiante du programme d’études supérieures du BAM! et Dre Monika Molnar, directrice du laboratoire et professeure adjointe. Elles étaient aidées de Wenfu Bao, Maya Aharon et Emily Wood, étudiants au programme d’études supérieures du BAM!, pour animer les discussions. La série d’ateliers a été conçue pour faciliter la discussion à propos des recherches sur le développement cognitif et le langage multilingue. Le public cible est constitué d’universitaires et de cliniciens en orthophonie du Canada, et ce, afin de faire le lien entre la recherche et la pratique. L’atelier de cette année visait à comprendre le point de vue des cliniciens à propos de la prestation de services d’orthophonie à des enfants polyglottes du Canada et à dégager les domaines sur lesquels axer les recherches en s’inspirant de l’expérience clinique en matière d’intervention et d’évaluation auprès d’enfants multilingues.

Parmi les conférenciers invités, l’on trouvait Diane Dacquay, orthophoniste inscrite, O (C). Cette Franco-Manitobaine a été au cœur de la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM) en 1994 à titre d’unique orthophoniste servant 23 écoles situées dans diverses régions de la province. Son travail a récemment été reconnu par le Prix du mentor d’OAC en 2020. Mme Dacquay a présenté son exposé en compagnie de Rachel Lévesque, orthophoniste inscrite, O (C), une autre orthophoniste franco-manitobaine qui cumule 20 années d’expérience en prestation de services d’orthophonie à une clientèle bilingue, en suppléance à la communication et en planification motrice de la parole dans des écoles de la DSFM. La présentation de Mme Dacquay et Mme Lévesque décrivait le rôle de l’orthophoniste et les services cliniques offerts à une clientèle bilingue d’âge scolaire au Manitoba. Elles ont présenté une trousse pour les évaluations en langue seconde, ciblant en priorité le français et l’anglais, ainsi que le cadre d’intervention actuel utilisé auprès des élèves bilingues de la DSFM. Elles ont souligné que les futures recherches pourraient se concentrer sur l’élaboration d’outils de dépistage objectifs qui seraient appliqués par un orthophoniste et un traducteur pour évaluer la première langue des enfants afin de mieux comprendre et cibler les difficultés d’apprentissage de l’enfant dans sa première langue. Elles ont également souligné l’importance d’en apprendre plus au sujet des avantages de maintenir le développement de la langue orale dans la langue seconde.

Notre deuxième présentation mettait en vedette Dre Fern Westernoff, D. Éd., M. Sc. S., membre inscrite OAOO, une orthophoniste au Toronto District School Board qui est très diversifié aux plans culturel et linguistique. Elle codirige également le groupe d’intérêt multiculturel et multilingue de l’OAOO, dont elle est cofondatrice. Mme Westernoff a donné un aperçu de l’expérience du bilinguisme et des recherches récentes sur les avantages du bilinguisme, dont les bienfaits cognitifs sur les plans familial et personnel. Elle a aussi parlé de l’importance de maintenir et de développer la langue parlée à la maison, de l’incidence que cela peut avoir pour l’orthophoniste d’un point de vue professionnel ainsi que pour obtenir une évaluation valide de la langue parlée à la maison. Dans son exposé, elle a souligné le changement de paradigme des cliniciens qui passent d’une perspective historiquement déficitaire à une perspective cumulative où les services d’orthophonie doivent être éclairés par les aspects culturel et linguistique. Elle a également mis l’accent sur l’importance de défendre le droit à la communication en informant et en soutenant les clients en pratique, ainsi que par l’utilisation d’évaluations et d’interventions appropriées sur les plans culturel et linguistique.

Après ces deux présentations, une table ronde a permis de discuter de questions clés se rapportant aux clientèles multilingues. Cette discussion était animée par Émily Wood, étudiante au programme d’études supérieures et orthophoniste. Certains des thèmes abordés avec les conférencières et les participants portaient sur ce qui suit : Quels éléments facilitant des changements positifs et quels obstacles subsistent dans la prestation de services équitables? Quels sont les questions des cliniciens qui sont pertinentes et qui n’ont pas encore été abordées au sujet de la littératie, du bilinguisme ou du multilinguisme chez les enfants d’âge scolaire et préscolaire ? Dans quelle mesure le point de vue et la façon d’exercer de nos conférencières ont-ils changé en travaillant avec une clientèle multilingue ? Une période de questions et une discussion ont suivi, ce qui a permis aux participants d’interagir les uns avec les autres et avec les conférencières. Les divers vidéos, textes et outils d’évaluation fournis par les conférencières et par des participants sont résumés dans un outil en direct mis à la disposition de tous sur le site Web du laboratoire BAM!. Pour accéder aux enregistrements de l’événement, ainsi que pour voir des ressources ou fournir les vôtres dans l’outil en direct, veuillez visiter : https://www.bamtoronto.ca/resources/bam-workshops

En tout, plus de 300 personnes ont participé à l’événement réunissant des orthophonistes cliniciens, des professeurs, des étudiants et d’autres intervenants de partout au Canada. Nous tenons à remercier tous les participants, les conférencières et les bénévoles d’avoir contribué au succès de cet événement. Nous voulons également remercier le CRSH qui finance cette série d’événements.




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