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Published on 29 septembre, 2014

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Carrières en santé de la communication : Jusqu’où vous mènera votre diplôme? (Première partie)

Par Nicole Chatelain, Spécialiste des communications d’OAC. Le présent article a été publié à l’origine dans l’édition Automne 2014 du « Coin des étudiants ».


Vous avez déjà pris la décision de devenir un professionnel en santé de la communication, mais savez-vous où vous souhaitez travailler après l’obtention de votre diplôme? Nous sommes heureux de présenter « Carrières en santé de la communication », une nouvelle série en trois volets du Coin des étudiants ayant pour but de vous fournir un aperçu des carrières concrètes en orthophonie et en audiologie dans différents contextes. La Première partie, ci-dessous, se penche sur ce à quoi ressemble un travail dans un contexte médical à titre de clinicien en milieu hospitalier. 

Lorsque nous pensons aux professionnels en santé de la communication qui travaillent dans un environnement hospitalier, nous avons tendance à nous imaginer un audiologiste évaluant l’implant cochléaire d’un patient dans une clinique de l’audition ou un orthophoniste offrant une thérapie orthophonique à un jeune enfant dans un centre de traitement pour patients externes. Mais ce dont beaucoup de personnes pourraient ne pas se rendre compte c’est que les professionnels en santé de la communication dans les hôpitaux offrent un volume élevé de services aux hospitalisés en soins aigus  aussi, ce qui en fait une composante cruciale des équipes de soins de santé. Alors à quoi pouvez-vous vous attendre si vous choisissez de travailler dans un environnement hospitalier?

Les professionnels que nous avons interrogés ont tous convenu que, surtout, vous devez être prêts à toute éventualité. « Vous devez être très autonomes et très souples », affirme Valentine Weber, O(C), de l’Institut et hôpital neurologiques de Montréal. « Chaque jour comporte son lot de surprises. »

Et cela, nous assure-t-elle, constitue l’un des meilleurs aspects de l’emploi. Travailler dans un hôpital est une excellente avenue pour les jeunes professionnels qui cherchent la variété. « En l’espace d’une journée, je peux passer du travail en REATC (réponses évoquées auditives du tronc cérébral) chez les nourrissons, à la salle des chirurgies, aux consultations auprès d’enfants plus âgés qui ont des appareils auditifs », affirme Vicky Papaioannou, Aud(C), du SickKids Hospital (« l’Hôpital pour enfants malades ») de Toronto.

Bien entendu, la charge de travail diversifiée n’est pas exempte de défis. Indira Mike, O(C), du Health Sciences Centre Winnipeg (« Centre des sciences de la santé de Winnipeg ») nous met en garde contre le fait que les exigences liées à la charge de travail peuvent poser des obstacles. « Les patients peuvent se débattre avec une déficience, un diagnostic, une difficulté … certains ont besoin de beaucoup plus de soutien que d’autres. Lorsque vous avez 15 patients qui attendent que vous vous occupiez d’eux, il est difficile de dire « J’aimerais vous parler, mais je dois filer. » »

Et Mme Weber fait remarquer que l’environnement achalandé et le roulement élevé dans les hôpitaux ont une incidence sur le suivi auprès des patients. « Ce qui est difficile, c’est que nous voyons des patients en phase aiguë de leur affection puis nous ne les voyons pas à nouveau, alors nous recevons peu de rétroaction à propos de ce qu’ils sont devenus et de ce que la thérapie leur a apporté. Nous ne pouvons en constater les progrès. C’est un aspect difficile de la tâche. »

Cependant, Mme Papaioannou est d’avis que les contextes hospitaliers fort achalandés peuvent offrir aux jeunes cliniciens un excellent potentiel de croissance. « Posez des questions! Nous avons beaucoup d’audiologistes ici et nous nous posons tous des questions les uns les autres, même avec 10 ou 15 années d’expérience. Le plus de phénomènes médicaux que vous pouvez constater, le plus de cliniciens que vous observez, le plus de patients avec lesquels vous interagissez, le mieux vous serez préparés. » Poser des questions, note-t-elle, vous garde également ouverts à apprendre de nouvelles façons de faire les choses; la charge de travail diversifiée que vous découvrirez dans un hôpital est un excellent catalyseur de l’apprentissage permanent : « Pour chaque question que vous posez, il y en a sans doute trois de plus que vous n’aurez pas pensé à poser. Vous pouvez tirer des leçons de chaque expérience, de chaque patient. »

Les étudiants pourraient être étonnés d’apprendre que le travail en milieu hospitalier comprend également une grande quantité de bureaucratie et d’administration. « Ce à quoi je n’avais pas réfléchi c’est à toute la paperasserie en jeu », affirme Mme Weber. « Vous devez faire des demandes pour des outils de communication, remplir des demandes pour la réadaptation, demander ceci, demander cela … [il y a] beaucoup de travail de bureau que vous devez effectuer. » Mais Mme Weber ne trouve pas cette réalité frustrante (« Je la trouve reposante, en fait! ») vu que le côté administratif de l’emploi peut offrir un temps d’arrêt après une journée fort chargée de thérapie intensive ou de counseling en soins aigus.

Le counseling est un aspect particulièrement important du travail en milieu hospitalier, surtout en matière de soins aux hospitalisés. Mme Papaioannou note qu’elle a aidé des jeunes patients qui ont perdu leur audition dans des circonstances tragiques, telles qu’un cancer ou un accident d’automobile. Même s’il peut s’avérer ardu parfois, le jeu en vaut la chandelle. « Les enfants illuminent tout simplement ma journée, qu’il s’agisse de mes propres patients ou de ceux des autres; les choses amusantes qu’ils disent, les histoires qu’ils racontent… les enfants peuvent vous apporter tellement. »

Mme Weber, qui travaille principalement auprès des adultes, constate la valeur du counseling qu’elle offre aux patients et à leurs familles, aussi. « Je souhaitais aboutir dans la « relation d’aide » et cet aspect correspond exactement à ce que j’avais imaginé », dit-elle.

Si vous vous demandez quelles qualités un récent diplômé devrait contribuer à un hôpital, Mme Papaioannou nous rappelle que la prestation de services en santé de la communication est, d’abord et avant tout, une profession axée sur le service à la clientèle. « Nous sommes vraiment là pour le public et nous avons intérêt à nous en souvenir. Nous devons nous assurer que les patients et les clients soient heureux, surtout lorsqu’il y a un coût direct pour la famille. Nous devons adopter une pensée centrée sur l’interaction quant au service plutôt que de simplement dire « très bien, je suis l’expert. » »

Vous n’êtes pas convaincus qu’un contexte médical vous convienne? Mme Mike nous dit que quiconque apprécie les défis est le candidat idéal pour un travail en milieu hospitalier. « Je suggérerais que si un candidat s’intéresse vraiment aux conditions médicales et au travail diagnostique, que s’il souhaite se lancer continuellement des défis… il trouvera ce travail gratifiant, tout comme ce fut le cas pour moi. »

Demeurez à l’affût de la Deuxième partie de notre série « Carrières en santé de la communication », qui portera sur les professionnels en santé de la communication dans un contexte éducationnel. Un merci tout spécial aux personnes suivantes pour leur aide avec la Première partie :

Indira Mike, M.Sc., S-LP(C)
Clinical Service Leader, Speech-Language Pathology Adult Services, Health Sciences Centre Winnipeg, Winnipeg (MB)

Vicky Papaioannou, M.Cl.Sc., Aud(C)
Audiology Practice Leader and Associate Director of the Cochlear Implant Program, SickKids Hospital, Toronto (ON)

Valentine Weber, M.Sc.(A), S-LP(C)
Orthophoniste, Centre universitaire de santé McGill, Institut et hôpital neurologiques de Montréal, Montréal (QC)

 NC_Bio
Nicole Chatelain
Spécialiste des communications d’OAC
nicole@sac-oac.ca




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